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CONCEPTION MÉCANICISTE.
A côté des conceptions spiritualistes précédentes
se sont également produites des doctrines opposées.
On peut dire que la doctrine matérialiste, à celle
époque, consiste à regarder les phénomènes de la vie
comme un résultat plus compliqué des forces de la méca¬
nique, de la physique et de la chimie, c’est-à-dire
comme 1 expression la plus élevée des forces générales
de la nature.
Le £?erme de cette conception se trouve, comme nous
1 avons dit, dans les Grecs Héraclite, Anaxagore, Démo-
crite et Epicure ; et quoiqu’elle ait été considérée comme
le fait de l’école matérialiste, elle a été acceptée par des
philosophes décidément spiritualistes, tels que Descartes,
Leibniz et toute l’école cartésienne.
Descartes (1596*1650) sépare nettement le monde
métaphysique du monde matériel, l’àme du corps. L’àme
est définie par son attribut, la pensée; la matière est
définie parl’étendue. L’étendue et la pensée n’ont aucun
rapport, aucun point de contact. Les corps vivants, le
corps humain, sont des mécanismes dans le jeu desquels
n’intervient aucun principe supérieur et intelligent. Ce
sont des machines montées, formées de rouages, de res¬
sorts, de leviers, de pressoirs, de cribles, de tuyaux, de
soupapes fonctionnant suivant les lois de l’hydrostatique
et de la mécanique. Quant à l’âme, étrangère à ce qui
se passe, elle assiste en simple speclatriceà ce qui se fait
dans le corps.
Un animal sans âme n’en est pas moins un être
vivant ; c’est une machine qui n’a aucune fin de son