BORDEU.
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rait trouver ses origines bien avant celte époque. Bar¬
thez admet l’existence d’un principe unique, le principe
vital, distinct de l’Ame et du corps, capable de régir tous
les actes de la vie. Quant à la nature de ce principe :
force, Ame, archée, être, mode ou substance, elle est
impossible et inutile à déterminer d’après la prudente
restriction établie par Barthez lui-mème. Cette force
vitale est inaccessible ; elle échappe et s’évanouit lors¬
qu’on veut la saisir. Cependant, en approfondissant les
écrits de Barthez, on ne tarde pas à se convaincre que
cette puissance est une forcesuprème (avec tout le vague
que comporte cette expression de force en dehors de la
mécanique) qui régit des forces subalternes : les unes
motrices (forces de resserrement, d’élongation, de situa¬
tion fixe, tonique); les autres sensitives: sensibilité sans
perception, sensibilité avec perception.
Bordeu (I722-177G) éclaircit celte notion très-
obscure dans Barthez, en considérant « le corps vivant
» non comme une masse froide et inanimée, mais comme
>» une substance vivifiée par un esprit recteur qui domine
» sur toutes les fonctions, et les fait pour ainsi dire sor-
» tir de leur existence passive et corporelle ».
Si l’on voulait comprendre le lien réel qui unit toutes
ces conceptions et caractérise leur illusion commune, il
faudrait dire que toutes ont cherché l’explication méta¬
physique des phénomènes vitaux, et non pas leur expli¬
cation immédiate, et que toutes se sont adressées à des
principes extérieurs au corps vivant, et non à la consti¬
tution et aux propriétés de cette matière vivante.