140 RÔLE DES RÉSERVES,
les déperditions de devenir trop grandes. Le séjour dans
un milieu où la température est un peu basse et inva¬
riable, et l’addition d’une faible quantité de sel marin
dans l’eau, sont des conditions très-favorables à retarder
la consommation des réserves et à prolonger ainsi la vie
de ces animaux ; et aussitôt que les réserves sont épui¬
sées la vie cesse. Il en est absolument de même des
végétaux ; ils renferment en eux des provisions aux
dépens desquelles ils peuvent vivre, en même temps
qu ils en forment de nouvelles. Mais si l’on soumet le
végétal à l’inanition, il peut vivre et fleurir même,
grâce aux réserves antérieurement accumulées, comme
cela a lieu dans un oignon de jacinthe, par exemple,
qu on fait végéter daus l’eau. Mais le végétal ne pou¬
vant pas former un nouvel emmagasinement, la vie
cesse nécessairement après cette période.
En résumé, il existe chez les animaux, comme chez
les végétaux, deux périodes nutritives: une période
nutritive d’emmagasinement et une période de consom¬
mation ou de destruction. L’histoire de la matière gly¬
cogène nous en fournit la preuve la plus frappante ; car
nous voyons ce principe s’accumuler chez les animaux
comme chez les végétaux, pour être détruit dans les
phénomènes ultérieurs de la nutrition.
Nous terminons ici l’exposé général de la question
glycogénique, après avoir meué un des chapitres de
la nutrition, non pas à son terme, sans doute, mais
à un degré de développement où il serait désirable que
beaucoup d’autres fussent parvenus.