COURBET.
Et portant dans les cieux
Son front audacieux,
dans la campagne poudreuse de Montpellier plantee (Yoliviers
päles. M. Bruyas, son serviteur et son chien venus au- devant de
lui Yaccueillent avec tous les Aägamls dus d son rang et d sa dignilä :
a Bonjour, monsieur Courbet! n
En se voyant refuser Fannee derniere ses plus importants
tableaux, la plupart deja recus aux precedents Salons, notre
homme s'est indigne, et prenant son courage ä deux mains,
comme une hache, pour trancher les difiicultes d'un seul coup,
il a fait construire a ses frais sur un terrain de location, Avenue
Diontaigne, un bätiment quasi adossfä au Palais des Beaux-Arts,
imperium in imperio, dont la porte ätait surmontäe de cette
enseigne:
LE REALISME
G. COURBET
EXHIBITION DE 40 TABLEAÜX DE SON OEUVRE
Prim daenlräe: i francl.
Le public, harasse par une promenade de quelques heures au
Palais des Bcaucc-Arts, a travers cinq ou six mille tableaux, des-
sins et sculptures, nlavait plus le courage de donner un moment
a cette exhibition particuliere dont je commengais ä deplorer
la temerite dispendieuse; mais peu a peu les amateurs y entre-
rent, eouvrirent les frais, et reconnurent la plupart en Courbet
un praticien fecond et solide. On ne peut denier en effet a ses
portraits et a ses tableaux des cotes extremement remarquables.
Les portraits ne brillent, a la verite, ni par la finesse de l'obser-
vation, ni par la delicatesse du sentiment, ni meme par l'exacti-
l. Et plus tard 50 centimes.
(Note de M.
Blomchard , ddileur.)