DIX
NEUVIEME
SIECLE.
A eote de ces representations, toujours pleines (Pallusions a 1a
famille royale et aux augustes martyrs, figuraient les eeremonies
religieuses qui, sous 1a Restauration, prirent un grand develop-
pement. Dans le peuple, on appelait cela les fetes de Madame
dlängouleme. Telles 1a Fete-Dieu, celebree le 12 juin 1814 avee
un eclat exceptionnel, et plus tard, 1e jubile frangais de 1826, le
premier du XIXO siecle. _
Nlais ni Louis XVIII ni 1a duehesse dÄängouleme 11e pouvaient
satisfaire Pesprit du jour. Or, tandis que le Palais-Royal repondait
aux exigenees de toutes les oppositions, PEIySee-Bourbon et ses
habitants etablissaient u11e sorte de. eourant sympathique entre 1a
monarehie et 1e monde; il se presenta meme eeei de tres partieulier
que, pour 1a premiere fois, i1 y eut fusion entre 1a Cour et 1a Ville;
e11 d'autres termes, 1a vie elegante trouva une direction et regut l'im-
pulsion d'en haut. C'est 1a, tres certainement, 1a difference earae-
teristique entre le premier Enipire et 1a Restauration.
La Cour de Napoleon 1er, avee sa pompe cesarienne, resta sur des
hauteurs inaecessibles, veout d'une vie propre : on l'admirait, on en
parlait eomme d'une merveille; entre elle, les salons et les elasses
populaires, i1 n'y eut ni entente ni rapproehements quelconques.
Napoleon n'aimait pas Paris : enferme dans son palais, il n'avait ja-
mais eprouve 1e besoin de prendre part, d'une fagon intime, a ses
rejouissanees, a ses spectacles, a ses mille attractions. Non seu1e-
me11t 1e mouvement de 1a grande cite restait pour 1ui chose indiffe-
rente, mais encore , il faut bien 1e dire, 1a vie mondaine, comprimee
par les exigenees de sa politique, ifoocupait au soleil qu'une
place restreinte.
Or, e11 1818, gräce au triomphe des idees pacifiques, 1a vie par-
tout renaissante, allait revetir un aspect nouveau. Et c'est ainsi que
les jeunes altesses purent, sous Louis XVIII et sous Charles X,
commencer 1'oeuvre qui fera desormais partie des attributions de tous
les chefs d'Etat, qu'i1s soient empereurs ou simples presidents de
Republiqtle.
Sans souei de Petiquette, 1e duc et 1a duchesse de Berry vont a