DIX-NEUVIEME
SIECLE.
Premier rang appartenait a la duchesse douairiere et a sa belle-soeur,
la duchesse de Bourbon. Derriere elles figuraient le peu qui restait,
des anciens farniliers de 1a maison cPOrleans, a qui etaient venus se
joindre les nouveaux ofüciers que le prince avait attaches a sa per-
sonne. u)
Ce fut, du reste, aux cötäs des Tuileries,
le
premier
salon
officiel
Le second devait etre PElysee-Bourbon, residence du duc et de 1a
duchesse de Berry (Marie-Caroline-Ferdinande-Louise de Bourbon).
a Fleur d'Ischia et de Castellamare, transporbee sur les bords de 1a
Seine, sous le ciel grisatre de Paris, n 1a duchesse pessedait, avant
tout, 1e Charme et Pentrain de 1a jeunesse. Cheveux blonds boucles,
yeux de travers, ee qui ne manquait pas d'un certain piquant, taille
svelte, 10 corps gracieux, de nature prirnesautiere et toute meridio-
nale, pleine de vie et de gaiete, e11e avait, comme son mari, un certain
penchant pour les arts, et une tres reelle ardeur pour le plaisir.
a Dans cette famille royale qui Paccueille cornme sa f111e d'ad0p-
tion, u) a ecrit M. de Pontrnartin, (c e11e represente Favenir, 1a jeu-
nesse, 1a joie, le sourire, le rayon, Paurore, comme 1a sublime du-
chesse dßngouleme personnifie 1e passe, 1a majeste, la saintete, la
tradition... n
Ainsi donc, a cöte de 1a Cour solennelle et quelque peu maussade
des Tuileries, oü Louis XVIII faisait "trainer ses infirmites dans un
fauteuil, veritable tröne ambulant, deux Cours se constituaient qui
devaient, si l'on peut sexprimer ainsi, completer les Salons oüiciels
de 1a monarchie restauree. Le Palais-Boyal, cetait, qu'0n1e veui11e
ou non, 1a Cour politique, ouverte atoutes les ambitions, a tous 1es
mondes, faisant deja fraterniser 1a finance, Parmee, 1e doctrinarisme,
en un mot 1a royaute pour les exigences de Pavenir, quelque chose
comme 1e protestantisme dans 1a monarchie de droit divin. Louis-
Philippe (1'Or1eans passait a Petat de traitre de melodrame. L'E1ysee,
(fetait 1a joie, 1e plaisir, 1a vie m0ndai11e avec toutes ses attirances,
toutes ses fetes consacrees par l'usage. Symbole de gaiete pour les
Parisiens, et source de vie pour 1a monarchie, 1a duchesse de Berry