SIECLE.
luretend creer le nee-ehristianislne, mais on se päme devant les
messes bouddhiqiles, Inais 011 assiste aux reunions hlleosophistes.
Llart, 1a litterature, le theätre sont impregnes de cette deuble
tendance; naturalisme gressier invoquant faussement 1a scienee; mys-
tieisme de convention, friperie moyenageuse. Iei, des dessinateurs
elevent des monuments a teus les vices seciaux; 1a, des peintres se
transfornient en pasticlieurs des priinitifs flamands, italiens et mernes
byzantins. A ees inetteurs en seene de toutes les basses passions,
i1 manque la eonscienee; a ces evocateurs d'un passe, sans raison
(Petre aujourd'hui, il manque 1a sincerite, Pame. Les fronts peuvent
ötre en ogive; les coeurs ne sont point ehretiens.
lei, la rudesse d'un art democratiqile, les proeedes vulgaires d'une
litterature egalitaire; 1a, un vague besoin de ereer a nouveau une
litterature a l'abri du profane, des ehercheurs de rythmes et dlimages,
des inventeurs de 1a musique des mots et de la eeuleur des lettres.
lei, un theatre (z naturaliste n arrivant, lui aussi, a se demander
pourquei llon ne pourrait point faire mimer sur 1a scene, par des per-
sonnages vivants, tout ce que les romaneiers decrivent si conseien-
eieusement dans leurs euvrages, a l'aide de personnages iietifs. Ici,
des pieees aux eleganees raffinees, luxe de fleurs, de teilettes, (Pae-
cessoires deceratils, des ieoins de salons portes sur 1a scene, des
habits rouges, des menuets Louis X111 et des pavanes Louis XV.
La, les grandes epopees nationales et mystiques qui tiennent, en
11892, 1a plaee du poeme gaelique sous le prernier Empire. Le moyen
age primitif avait sainte Genevieve, la w fin de siecle n a Jeanne
d'Arc; Jeanne d'Arc 1a vierge lorraine, la conscience nationale s'evei1-
lant c11ez1a femme, alors que l'homme etait encore un pur condottiere;
Jeanne dlAre passee a lletat de culte frangais, a laquelle en eleve a la
feis desbasiliques et des paneramas, que les eveques de 1892 venerent,
que les ecrivains mettent en roman, que les auteurs dramatiques
portent au theatre; J eanne d'Arc que l'on transferme en mimodrame
equestre a l'usage des hippedromes et des eirques; Jeanne d'Arc
que representera un jour, a 1a Gaite, Mm Lia Felix, et qui, plus
tard, s'inearnera en Sarah Bernhardt.