DIX'
NEUVIEME
SIECLE.
de säväritä, consäquence d'une douleur que rien lfavait pu attänuer,
blessait le public qui aurait voulu 1a voir enjouäe, gaie, souriante;
qui ne comprenait rie11 ä sa tristesse devant les louanges dithyram-
biques qui lui (ätaient prodiguäes, sur le ton däclamatoire alors-ä 1a
mode.
Apräs 1a famille royale, les princes et princesses du sang, c'est-ä-
dire les familles d'Orläans et de Condä, 1a premiäre repräsentant
les idäes nouvelles, rövant une monarchie constitutionnelle ä l'au-
g1aise, 1a seconde representee par 1e vieux prinee et son fils, 1e
duo de Bourbon, veterans de 1a cause monarchique, t_ypes accomplis
d'emigres. E11 juin 1814,1e due d'Or1eans avait repris possession de
son domaine, 1e Palais-Royal. a Le prince rentre en grace aupres
de Louis XVIII, n a ecrit M. de Viel-Castel a et amnistie, pour ainsi
dire, n'en restait pas moins pour les royalistes un objet d'aversi0n
et de defianee. On savait qu'en renoneant aux exagerations de sa
jeunesse, i1 lfavait pas abjure toute pensee de liberte, de reforme,
dhmelioration, et lfetait pas devenu etranger aux idees de son
temps. La simplicite un peu bourgeoise de ses moeurs, son abord
familier et facile, qui formaient un si grand contraste avec Peti-
quette presque orientale de 1a eour des Bourbons, paraissaient a
beaucoup de gens un appel a 1a laopularite. n Instruit, spirituel, con-
naissant bien les emigres, s'en moquant a Poccasion, a 1a fois prince
et revolutionnaire, Louis-Philippe dcvait se contenter de jouir de sa
Situation et de sa grande fortune, certain, qu'un jour, les evenements
se chargeraient de lui donner 1a monarchie revee.
Dbmblee, 1e Salon de 1a duchesse d'Or1eans, 1111e du roi des Deux-
Siciles, reputee, a Pexemple de 1a duchesse d'Ang0u1eme, pour sa
vertu et sa piete, fut tres recherehe. Les lignes suivantes emprun-
tees a Phistorien de 1a famille, M. Trognon, pourront determiner sa
physionomie : a Les honnnages de 1a Cour vinrent 1a chereher au
Palais-Royal. I1 11e manqua a cette affluence empressee qu'un petit
nombre d'anciens emigres, fideles a leur inimitie contre celui dont
e11e portait le 110m. Avee Pelite des plus anciennes familles du
royaume, se presenterent a e11e mareehaux, generaux, senateurs