DIX-
bNEUVlEME
SIECLE.
qui attira tous les souverains (l'Europe, qui vit venir le vice-roi d'E-
gypte, le Sultan, le fräre du taicoun du Japon, qui compta plus de
trente millions de visiteurs, qui restera, dit M. Ernest Maindron, a la
plus intäressante, 1a plus productive, la plus vivante, qu'il nous
ait ätä donnö de voir. n Exposition que Victor Hugo caractärisait
ainsi dans sa präface pour Parzk-Guide u Paris s'0uvre. Les peu-
ples accourent ä cette aimantation änorlue. Les continents se prä-
cipitent. Amlärique, Afrique, Asie, Ocäanie, les voilä tous, et la Su-
blime Porte, et le Cäleste Empire, ces mätaphores qui sont des
royaumes, ces gloires qui sont de la barbarie. Vous plaire, ö Athä-
niens! clätait Tancien cri; Vous plaire, ö Parisiens! c'est le cri actuel.
Chacun arrive avec Pächantillon de son effort. Cette Chine elle-mäme
qui se croyait le milieu, commence a en douter, et sorl; de chez elle.
Elle va juxtaposer son imagination a 1a nötre, les cas teratologiques
de 1a statuaire a notre recherche de Pideal. Le Japon vient avec sa
porcelaine, 1e Nepaul vient avec son cachemire, et 1e Caraibe apporte
son casse-tete. Pourquoi pas? Vous etalez bien vos canons monstres.
K Voici toute 1a vie, sous toutes les formes, et chaque nation offre
1a sienne. Des millions de mains qui se serrent dans 1a grande
main de 1a France, c'est 1a 1'Exp0sition... Ce qui vous eüt fait
mettre a Charenton, au siecle dernier, a, en 1867, 1a place d'hon-
neur au palais de 1'Exp0sition Universelle. Une rencontre des na-
tions comme ce11e de 1867, c'est 1a grande Convention pacifique. n
1878. Nouvel appel a 1a science, a Pactivite humaine. 1867 avait
ete 1e triomphe de 1a France imperiale; 1878 devait etre 1e signal du
relevement de 1a France republicaine. Et, cette fois, ce ne fut plus seu-
lement le Champ de Mars; on adjoignit encore a Plixposition le Tro-
cadero, transforme pour 1a circonstance, le Trocadero sur lequel
s'eleva le Palais qui, avec ses deux tours au sommet desquelles on
atteignait par le moyen dascenseurs, engins alors a leur enfance
avec sa salle des fetes, avee ses vastes galeries circulaires, avec
ses expositions speciales, se trouva ehre la grande curiosite, 1e grand
sueces du jeur. 1867 avait eu toute une Cour de souverains. 1878,
forcement ialus modeste, put cependant oHrir a ses visiteurs une