DIX-
NEUVIEME
SIECLE.
mettre pied sur 1a terre ferme sans Voir leurs paletots livräs ainsi a1
des mains irrespectueuses.
E11 1840, ltsrogräs immense, voici los transatlantigzees destinäs 51
mettre 1a Franco en comrnunication avec 1'A111e5rique et, dös ce m0-
ment, plus merveilleux que 10 merveilleux, ces paquebots uc ces-
seront de shmäliorer, devenant, avec 1a 1111 du siäcle, de väritables
livräs
ainsi
maisens flettantes, les arehes de 1a eivilisation nouvelle; transpor-
tant sur mer teus les agrements, teus les plaisirs, toutes les faeilites
de 1a vie elegante sur terre, sans les soucis habituels, sans les preoc-
eupations ordinaires; 11n immense hötel aquatique e11 marehe pour
une semaine, avec des tapis partout, des glaces, des objels d'art,
des fleurs, avec des salles immenses, avec salens de eonversation,
Salons de lecture, Salons de jeux, Salons de dames, fumeirs, biblio-
theque; avee salles a manger luxueuses, avec fetes de toutes sortes,
petits eoncerts, petits spectaeles, petits seupers; 1111 mende teut a
1a joie, tout au desir de briller, 011 ehacun s'amuse et eherclie a se
faire valoir, eomme si personne nlavait qmm; sen chez sei. Suppri-
mez le mal de mer; ee serait le paradis.
Autrefois, durant le bon vieux temps, de date eneore recente, 1e
voyage en Amerique etait toute une affaire : deux, trois ou quatre
mois suivant la distance, sur un navire ä. voiles 011 les agrements nla-
bondaient point. c( Avant de partir, n dit M. Jules Richard dans une
etude s11r 1a Compagnie Generelle T ransatlantiqzze, a 011 faisait son
testarnent, 011 recommandail; a Dieu son äme et son eerps. n JXUÄOUP-
(Phui, 1111 jeu : e11 huit jours, l'on va du Havre a New-York. Conelu-
sion: autrefeis, il fallait des eireonstanees imperieuses 011 1111 insur-
montable besein de loeornotion pour v011s faire entreprendre 1a
traversee. De 1800 a 1840 l'on ne eompte pas einq mille voyageurs.
AujourcPhui, en dix ans, plus d'un mi11i0n dlhommes se s011t ainsi
transportes d'un mende dans l'autre.Le11is XIV avait dit : il niy a
plus de Pyreneesl Uhumanite, du vingtieme sieele pourra, sans
deute, sfecrier quelqne jour, a i1 nly a plus dlOeeanl n, tant les
relations entre 1a Franee et les Etats-Unis se developpent chaque
jeur. Que penserait notre Parisien de 1825, 111i qui redoutait les