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DlX-
JYEUVIEME
SIECLE.
Elevant 1a gastronomie ä 1a hauteur d'une scicnce, le siücle naau-
ra pas seulement, comme les luräcöulents, ses a Pätissier n, ses a Cui-
sinier n, ses a Cuisiniäre u) aux formules et aux rccettes souvent
inconlprähcnsibles, il cräera röcllemcnt 1a littäratmlre culinnirc avoc
Grimod de La läeyniäre, Berchoux, Brillat-Savarin, Jacques Arago,
le baren Brisse, Charles Monselet, avec tous los chantrcs modernes
des plaisirs et des agräments de 1a table, poötes et philosophes.
[l faut, il en est temps, que notre siäcle dine
Les poätes ont trop däiaignä la cuisine,
eerivait Berehoux en 1800 1orsqu'i1 publiait sa Gastronoznic en
1890, i1 est permis de dire que 1e sieele a largenlent dine et que les
poetes 11'011t point iant dedaigne 1a euisine. Pur sa Physiologie du
Goüt, ecrite avee eleganee, dans un style attrayant et varie, Brillut-
Savarin n'a pas seulement elabore 10 code du gnstrouome, il a
donne aux gourmands düasprit 1e breviaire qui leur munqunit, il a
prouve que Part eulinaire embrassait Punivers, setendaut sur toutes
1es regions de Pintelligenee, histoire, geographie, medecvine, philo-
sophie. Eux-memes, les traites de cuisine se sont vulg-arises ä
Pinfini; jadis, 1e Cuisinier Hoyal ne sortait pas de Poffice du maitre
(Phötel; aujourd'hui, les livres de eette espeee ont g-ugne 1a salle
51 manger et le salon de 1a bourgeoise. a Tandis que 1a plupart des
eonsmnmateurs, n dit Pauteur du ZVozevel Almanach des Courznands,
a laissent dans 1a boutique du libraire les livres qui ne trnitent que
d'une litterature ereuse et d'une frugale Philosophie, i1 nvest pas un
citoyen qui n'ait dans son mobilier un Cuisinier queleonque. n
Les cuisines, il est vrai, lfauront peut-etre plus leur ancienne im-
portanee, leur plaee se trouvera resserree dans les uppartements
modernes; en revanehe, ceux-ci auront tous une veritable sa11e 51
manger, et non plus eette pieee hybride qui, dans les petits loge-
Inents dautrefois, servait en meme temps (Fentree et de. salle pour les
repas. U11 g-rand train de maison eomportera toujours ses ehefs, ses
artistes aux Inenus renommes, les cuisiniers toueheront des appoin-
tements prineiers et 1a presse enregistrera leurs bons mots eomme
