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DIX-
JYEUXVIEIXIE
SIECLE.
sous dilferentes formes, des aigles, des abeilles, des N. couronnes.
Ceremouie dont on eonnait tous les details et dont 1a pompe oflieielle
devait etre depassee par Pelan de 1a fete du Champ de Mai (ler mai
1815), tres certainement une des plus grandioses du siecle, tres cer-
tainement 1a plus saisissante, la plus solennelle de 1a periode imperiale;
ceremonie toute militaire, malgre 1a part considerable que devait y
prendre Pelement civil. C'est au Champ de Mai, en effet, que PEmpe-
reur remit a nouveau aux armees de terre et de mer, les aigles qui de-
vaient aller terminer a tVaterloo la grande epopee.
Proclamations concises et nerveuses, merveilleux deploiements de
troupes, voila ce qui avait contribue a donner aux fetes de cette periode
leur caractere imposant. Idee religieuse, idee chevaleresque, voila ee
qui caracterisera les ceremonies militaires de 1a Restauration. Ce fu-
rent, en effet, les blanches mains de 1a duohesse d'Angou1en1e et de 1a
duchesse de Berry qui, 1e 2O juin 1816, attacherent de blanches era-
vates aux drapeaux de 1a garde royale; ce fut avec cette pensee emi-
nemment chretienne z a un soldat de 1a garde royale doit etre un sol-
dat chretien, non moins jaloux de servir Dieu que de servir son Roi n,
que le grand aumönier de Franoe benit drapeaux et etendards.
Puis voici ceremonies essentiellement nationales, sans faste ,
1es distributions de drapeaux faites par Louis-Philippe, le 29 aoüt 1830,
a 1a garde nationale, le 27 mars 1831, a Parmee, jusqu'a ce que 1e
plebiscite du 20 decembre 1851 ramene les aigles. Calque surle Champ
de Mai de 1815, auquel avait assiste 1e Prince-President alors age
de six ans et demi le 1D mai 1852 rappela, par son caractere de
solennelle grandeur, les fetes dhutrefois ; ce fut comme une resurrec-
tion du camp de Boulogne. Du reste, partout, une richesse de deco-
ration a laquelle 011 ifetait plus habitue; partout, des statues allegori-
ques, des tapis, des velarium, des lions, des trophees, (Yimmenses
vases de fleurs, deux cents mats garnis de bannieres et de panoplies, de
hautes tribunes, une chapelle monumentale avec un clerge nombreux.
Uallocution du President, le discours de Parcheveque, Mm Sibour,
qui restera un modele du genre, produisirent une impression eonsi-
derable. a I1 yavait quelque chose de grandiose, n dit un temoin ocu-