LES
THÜATRES.
modicite du prix. Ijenvahissement des claqueurs les a fait fuir, et le
prix du balcon et de Porehestre etant trop eleve pour eux, ils se
sont disperses. Il n'y a done plus ddlabitues dans nos theatres, c'est-
a-dire qulily a des spectateurs et qulil n'y a plus de juges. n
Grace aux batailles du romantisme et du classicisme les amateurs
sont revenus, mais dans une donnee differente; au lieu du petit
public d'autref0is, ce seront des gens a opinions transcendantes, des
chefs et des a suiveurs n d'ec0les litteraires. Quant a la claque, elle a
surveeu a toutes les protestations, meme aux attaques que lui fit
subir Wagner lors des representations du Tannlzzvzeser, en 186,5.
Defendue a plusieurs reprises par les auteurs et par les acteurs,
elleapuissamment contribue au maintien de cette espece de monopole
contre lequel selevaient les gens de la Restauration: a Les
fournisseurs exclusifs d'un theatre, n ecrit un contemporain, a ver-
raient avec peine que d'autres auteurs leur disputassent le terrain
qu'ils exploitent; les claqueurs, depuis le ternps qu'ils se soutiennent
mutuellenlent, sont vendus a leurs interets, et craindraieut de perdre
au change en embrassant les interets d'un debutant. n Enlln deja,
egalement, la claque faisait les sucees, car le meme eorivain ajoute:
a Quelque fecoxlds que soient cinq ou six auteurs privilegies de
nos theatres secondaires, et malgre le brillant de leur esprit, il
est demontre que les trois quarts, au moins, des laieces qu"ils font
representer tomberaient alares deux ou trois epreuves, si les direc-
teurs abandonnaient ces Messieurs a leurs propres forees. n
Avec les farces, les melodrames, les laieces a action du commen-
cement du siecle, le metier de figurant devait prendre un develop-
pement considerable. L'Opera, le "Fheatre-Frangais, l'Ode0n choi-
sissaient les leurs de preference parmi les anciens soldats qui rele-
vaient du ministere de la guerre. Pour quinze a vingt sous, en
1825, pour trente sous en 1850, ceux-ci marchaient au combat et
meme se faisaient tuer sans hesiter. Deja auSSi, ilS sübisSaielli
les transformations les plus etranges, chevaliers au premier aete,
animal exotique au denouement. (c On sait fort bien que Padminis-
tration de llAeademie royale de rnusique ne va pas chereher ses