DIX-
NEUVIEME
SIECLE.
Bon gre mal gre, 1a Restauration dut rnaintenir des tiroupes dont
e11e n'avait que faire, se eontentant de reduire 1es effeetifs. Et
(l'autre part, le goüt de 1a laarade, des hrillants uniformes, etait te11e-
ment entre dans les Inoeurs que 1a belle eavalerie de 1a Maison-Rouge
parvint a faire oublier au peuple 1a garde imperiale.
lteorganisee par ordonnanee royale de 1816, 1a garde nationale dont
le röle avait ete si eifaee sous 1e premier Empire, reprit un peu de
son importanee d'autrefois, quoique soigneusement triee sur 1e volet,
quoique uniquement composee de eitqyens imposes. Elle atteignait
alors un total de 38,500 holnmes pour 1e departenient de 1a Seine, etait
divisee en legions et se composait de grenadiers et de eliasseurs. Elle
avait meme une legion a eheval remplissant quelque peu 1e Pole de
1a garde municipale. Aux brillantes revues de Pßmpire, dans lesquelles
la cavalerie tenait une place si importante, sueeederont 1es revues, plus
bourgeoises, de 1a garde nationale, jusqu'au jour ou, ayant fait en-
tendre les eris : a Vive 1a eharte! Vive 1a liberte de 1a presse! u) eette
pacifique troupe de citoyens se trouva liceneiee par ordonnanee
royale (1828).
D'apres les vues developpees a plusieurs reprises par Louis XVIII
et Charles X, l'on peut dire que 1a monarehie, tenant compte a
1a fois de ses instincts paeiiiques et des sentiments belliqueux du
pays, avait eoneu une triple organisation 1ni1itaire : une garde a
e11e propre, pour rehausser 1'ee1at de 1a couronne ; une arinee civique
pour 1a defense de l'ordre et des interets publies, opposant ainsi les
idees eonservatriees et bourgeoises des gardes sedentaires aux idees
belliqueuses et rernuantes des aneiens soldats de 1'En1pire; eniin, une
armee plus aguerrie pour representer la Franee au dehors , lorsqifelle
serait forcee d'intervenir (Fune lnaniere effective dans les affaires
europäennes.
Or, de mänle que 1a garde impäriale disparut avec Pßlnpire, de
meme 1a gurde royale dlsparaltra en 1830. Quant ä 1a garde natio-
nale, (fest 1a monarclne de Julllet qul lui octroiera son väritalale carac-
töre; mais, däs 1816, cette armäe citovenne se trouvaib ätre le point
de mire des attaques caricaturales, tous les dessinateurs ölevant, alors,