DIX-
JYELTVIEBMIE
SIECLE.
grande emancipee moderne, lfa-t-elle pas pris une place, toujours
plus oonsiderable, dans les pompes qui accompagnent 1es (zeremo-
nies du culte catholique ! Ueloquence de 1a chaire, avee sa rhetoriqxle
entrainante, avec ses orateurs celebres, depuis le pere Lacordaire
jusqu'au pere Monsabre, lfa-t-elle pas continue ä jouir de 1a meme
Sympathie 1110ndaine!
E11 ses formes oxterieures, le mariage ne s'est point modifie, mais i1
ä fallu de longues annees pour que le principe de Punion civile, (Pap-
plieation recente, peneträt entierement dans les moeurs. En 1804,
n1a mere, dit George Sand, e11 son Hzkzoire de um vie, ne se croyait
pas mariee avec 111011 pere parce qu'elle lfetait Inariee quä 1a mu-
nicipalite. Le retablissement du culte ramena peu ä peu le mariage
(21 Plllglise et, depuis ce moment, 1,011 peut dire que les unions pure-
menl; eiviles constitue11tune tres rare exception. Quant au divorce,
inaugure avec le code Napoleon, introduit ä nouveau dans 1a loi, e11
1885, il ne parait pas avoi-r apporte un grand changement aux moeurs
du monde.
Si 1a eonvenance a, e11 ce sieele, detennine peu (Palliances, si 11a-
mour n'a plus le Prestige romanesque d'autref0is, parle fait que les 0011-
ditions de Pexistence se sont profondement modiüees, si Pargent, ce
qubn a appele a les esperanees a), est devenu par excellence, le grand
rnoteur, le grand faiseur d'uni0ns, le mariage civil, 1e mariage äla
mairie, sujet de tant de tableaux, de tant d'amusantes scenes de moeurs
depuis oinquante ans, aura ete, lui,wsans deute ä cause de sa nou-
veaute, une des gwandes attractions de 1a vie moderne. Ceque Pauteur
des Nouveaux taöleaux de Preris ecrivait, en 1828 : (c I1 y a, dans
chaque arrondissement, un certain nombre de braves musards qui
assistent ä tous 1es actes civils de la municipalite ; c'est pour eux, un
spectacle, comme pour d'autres, les debats des. tribunaux et les tours
des escamoteurs n, est toujours vrai, seulement, autrefois, ces provin-
ciaux de 1a capitale ne se contentaient pas de former la haie au
dehors, ils suivaient les nouveaux conjoints dans 1a salle des ma-
riages. Les noces avaient ainsi des corteges imprevus dont 011 peut
retrouver 1a physionomie dans les estampes du vieux Paris.