WNEUVIEINIE
SIECLE.
les phjysionomies des epoques anterieures. N'a-t-il pas son exis-
tence particuliere, ses appartements, son cercle de connaissances,
ses reunions, ses bals, ses fetes; ne joue-t-il pas au petit 1101111118,
a 1a petite femme; ne sexerce-t-il pas, ainsi deja, a 1a repetition
generale de ee qui sera plus tard, pour lui, 1a vie! E11 verite, ce
sieele a cree et use 1a jeunesse : en 1800,1es conquerants du monde
sont des jeunes gens pleins de foi et dhrdeur; 011 1890, les vieux
blases sont des jeunes hommes de vingt ans.
Tout ce' qui touche ä Penfant a suivi, depuis cent ans, 1a meme
marche aseendante. C'est ainsi que 1a nourrice est devenue personne
(Pimportance, jadis releguee au second plan, aujourd'hui triomphant
aux cötes de la mere, choyee par chacun, radieuse sous son gwand
manteau, sous son bonnet aux larges rubans. Autrefois, conünee
dans Pinterieur; aujourcYhui, comme une seconde mere, allant
dans le monde, assistant aux visites, entrant partout a 1a suite de
bebe. Autrefois, e11e etait en quelque sorte Papanage des grandes
familles; aujourd'hui, e11e prend place a cöte de tous 1es berceaux.
Et c'est ce qui indique 1e profond changement aceompli dans 1es
moeurs en moins d'un siecle.
ll y a cinquante ans, en effet, cüätait encore 1a mode parmi 1a
classe moyenne, boutiquiers, commergants et autres industriels, de
Inettre sa progäniture en nourrice : 1a banlieue parisienne regor-
geait (Penfants que Pätroitesse des logenlents et Pcägoislne invötärö
des vieilles habitudes 11e permettait pas cPälever dans 1a capitale.
En 11890, les plus petites bourgeoises entendent avoir une nourrice
ä domicile.
En 1825, les nourrices sont pour ainsi dire parquees, dans ce
a Bureau de 1a Reconlmanderesse n, cree sous Louis XV, (Fapres
les descrilations de Jouy, veritable entrepöt, Yaste entreprise de
sevrage. E11 189D, des bureaux prives donneut ä cette organisa-
tion une allure entierement difTerente. Aussi quelles modiücations
parmi les types. Sur les estalnpes de 1a Restauration 1a nourrice,
qu'il sfagisse de 1a forte Cauchoise ou de 1a Nivernaise au corps
plus grele, apparait indistillctement comme u11e pauvre femme fai-