DIX-NEUVIEIHE
SIECLE.
Assurement, pareille a explosion de larmes n ne se verrait plus
chez les meres contemporaines, quoique l'amour des enfants ue soit
pas moindre aujourd'hui, mais en se developpant, en se perpetuant,
la faiblesse maternelle s'est assagie. Jamais, du reste, Feducation
lfavait ete aussi feminine, dans le sens de 1a douceur, jamais
Tautorite des parents lfavait ete aussi relächee. Il semblait qu'il
fallüt tout permettre, tout pardonner ä Tenfance par celä meme
qu'elle avait ete longtemps comprimee. Les meres de cette generation
furent des divinites familiäres, des providences domestiques, ecaI-tant
avec empressement de la route suivie par leurs enfants tous les
petits obstacles et ennuis.
Notre siecle a tout fait" pour rendre Pinstruction attrayaute, pour ap-
prendre aux enfants avec facilite, pour les transformer e11 autant de
puits de science, mais eet enseignement precoce et faetice a nui, dans
u11e certaine mesure, au developpement naturel des qualites imagina-
tives ; souvent, il a empeche la fantaisie de germer, Tindividualite de se
former. D'0u Pabsence dloriginalite propre ä cerbaines periodes; d'oi1
le petit nombre (Tesprits distiugues issus de la bourgeoisie aplanie
par le niveau du juste milieu, alors que toutes les intelligences du
pays viennent des deux extremes sociaux, d'en haut ou d'en bas. Ce
sont les enfauts des anciennes classes privilegiees, ce sont les en-
fants d'0uvriers et de paysans qui fournissent aux lettres, aux arts,
aux sciences, leurs plus grandes gloires, faisant ainsi trionlpher ä
la fois les principes dheredite intellectuelle et dkävolution democra-
tique.
Voici donc les enfants au lainacle : Gavarni n'a qu'il venir, gt sous
son crayon satirique les a enfants terribles n prendront forme. O11 avait"
eu, autrefois, les petits polissons, les petits espiägles, les gamins des
rues, 1a jeunesse präcocement ämancipäe des classes roturiäres;
Penfant terrible 0st le produit du sicäcle, 1a räsultante (PUB milieu
particulier. I1 räpond, si je puis mhxprimer ainsi, ä un Gtat d'äm0,
faisant corps avec les moeurs et les idäes du moment, au point qu'on
a peine ä le voir en dehors du classique inteärieuxj laourgeois. Du reste,
cräature parfaitement däsagröalale, larätant Poreille ä tout, räpätant