NEUVIEAIE
SIECLE.
Quoi qu'il en soit, quatre idäes principales semblent se dägager de
Porganisation de 1a famille au XIX" siäcle, et M. Legouvä les formule
comme suit :
La prädominance et 1a supärioritä du priucipe de Taffection;
Uavänement de 1a doctrine (Vindividualitä ;
La
L0
double äducation de Penfant par le päre et du päre par Penfant;
däveloppement de la vie Commune entre les parents et les
enfants.
Tres certainement, ee sont les guerres perpetuelles du laremier
Empire qui ont eveille ohez les femmes 1e Sentiment de 1a ten-
dresse maternelle : plus elles ont vu leurs enfants livres a Pimpöt
barbare du sang, plus elles ont senti 1e besoiu de les entoilrer de
soinsjaloux. Uedueation etait rude, le college avait 1es a1lures d'une
caserne; il fallait bien reserver a ces petits quelques dOUCBUPS. La
Restauration apporta un esprit deja different, et 1a monarchie de
Juillet donna a l'enseignement un earactere familial et democratique
qu'il nhvait pas encore revetu. Les fils du Bei, 1es enfants des
larinces vinrent sceller, pour aiilsi dire, Tunion du pays et de 1a
nionarchie, en se melant au peuple, en partageant son education et
ses jeux. Alors 1a distribution des prix, dans les colleges, se trouva
etre une des solennites nationales de Pannee. Ecoutez Mm de Gi-
rardin cn 1837
(c C'est un beau jour pour les parents, meme quand ces parents
sent rois. Une mere a dit un mot charmant en apprenant que son flls
avait le premier prix d'histoire : a Dans sa Position, c'est le prix que
a j'aime le lnieux. n Cette mere est la reine des Frangais...
(t C'est une heureuse idee que le roi a eue de donner ä ses fils le
droit deprouver une des plus belles emotions de Penfance, et pour
lui-meme, c'est un doux plaisir de quitter un jour les ennuis du tröne,
pour venir e11 pere de famille voir couronner ses enfants, comme
un bon bourgeois. Le seul privilege qu'il se soit reserve est celui
d'amener tous les siens ä cette ceremonie, faveur refusee aux autres
parents. Le duc dÄAumale et le duc de Montpensier avaient donc, de
plus que les autres, le bonheur d'avoir pour temoins de leurs succes