NEUVIEIWIE
SIECLE.
Mais ce que le siecle, dans son ensenlble, malgre ses profonds
bouleverselnents, a ä peine effleure, ce sont les habitudes religieuses
de 1a femme, (fest son e-sprit (Palmegation, S011 besoin de devoue-
ment. Acconnnodante 51 Paris oü les helles dames tiennent surtout ä
suivre 1e predieateur en renom, 1a devotion en province conserve
son earaetere primitif; dans plus d'une vi11e, dans plus d'un village,
bourgeoises et paysannes se pressent aux portes des eonfessionnaux
comme si nous vivions eneore a ces epoques de foi profonde ou le
niystieisnle etreig-nait des populations entieres. Plus nous avaneons,
p1us eette iniluence parait v0u10ir grandir; accentuant, feminisailt
1'esprit de Tlägdise.
Connne le pretre, 1a re1igieuse a peilt-etre perdu quelque chose
de ee vernis aristoeratique et Inondain que 1ui avait donne 1e dix-
huitienie siecle, mais par1'enseignen1ent, par 1a charite, e11e garde
sur 1es destinees de 1a Franee une influence considerable. Qu'e11e
vienne des villes ou des campagnes, qu'elle soit 1a resu1tante de
vocations subites, (Pexistenees larisees, ou qu'elle laerpetue par tra-
dition eette seleetion des populations provineiales, prenant aux
eharnps leur seve bienfaisante, e11e est encore entouree de toute
son aureole, de toute 1a coneeption. ideale du passe. Cherchant a
laiciser 1a eharite, 1e sieele voudra avoir des iniirmieres (ziviles;
cette ereatiion de soeurs laiques, si 1'011 peut sexprimer ainsi, n'a
modiiie en rien ni 1a Situation ni Pinfluence de 1a religieuse. Non
seulement 1a elassique a soeur de eharite n reste ee qu'elle etait.
anterieurement, mais i1 semble, a voir combien souvent e11e ap-
parait au ehevet des n1a1ades de confession differente, qu'elle soit
devenue 1a personnilieation vivante du devouement, figure essen-
tie11en1ent populaire, toujours iutacte sous 1a cornette, egalenlent
respeetee par toutes les opinions religieuses.
Apres avoir ainsi decril; 1a feninie dans ses classes, dans ses idees,
dans ses {igures prineipa1es, i1 ne sera peut-etre pas sans interet de faire
revivre, en ses grandes lignes, 1a beaute feminine, si toutefois pareille
chose aussi fragile, aussi ondoyante, se peut delinir. Un fait est
acquis aujourd'hui, contre 1eque1 on se füt violemment eleve au-