NEUVIEME
SIECLE.
seraient, dans les petits mänages surtout, tournäs vers des objets
bien diffärents. A une äpoque oü il no. se trouve plus de rois pour
äpouser des bergäres, 1a femme sans dot a präfärä äänmnciper par
Pinstruction, malgrä les däcevances, rnalgrä Pencombrement des
carriäres.
Aussi, quelle revolution dans Porganisme!
Au commencement du siöcle, 1a plupart des etablissements publics
sont encore fermes aux femmes en 1815 des etrangeres auront
quelque peine a visiter Pecole de medecine et ni George Sand
ni 1a plupart des (c emancipees n de 1848 11e paraissent avoir prete
grande attention a ce cöte de 1a qucstion, mais, peu a peu, 1es
portes sbuvrent, diseretement d'abord, puis avec moins de parci-
monic. C'est 1e College de France, c'est 1e Museum; en 1864, a 1a
suite d'une petition presentee par plusieurs Parisiennes, c'est 1a
Sorbonne. Aujourdahui, ecoles, cours, conferences affluent : 1es
femmes se 1ancent dans 1es decouvertes, 1es femmes parlent de
fonder des cercles.
Au commencement du siecle, 1a femme fonotionnaire lfexiste pas.
Jouy nous montre a quels prejuges 011 vint se heurter, lorsqlfil fut
question düntroduire 1e sexe faible a Plmprimerie Royale. A 1a
loterie seule, i1 trönait. Aujourddlui, grace aux Services nouveaux
que reclame sans cesse Papplication des grandes decouvertes mo-
dernes, i1 est partout; dans 1es postes, aux telegraphes, aux telephones.
Et ce mouvement ascendant appartient 011 propre au XIXB siecle,
qui, non content de supprimer les disiinctions soeiales, parait ega-
lement vouloir efTacer les differenees entre sexes. Presque entiere-
ment conüne dans 1a moyenne bourgeoisie, i1 n'a pas encore
gagne 1es elites sociales. Certes, 1a femme des classes elevees,
moins superfleielle que sesdevancieres, a, en 1890, des connais-
sances approfondies, surtöut un sens esthetique tres developpe,
mais 1a peinture, 1a musique, 1e chant, constituent, pour e11e, les
seules OCCUPüÜODS nobles.
U11 tel changement dans 1a direction des esprits, une telle edu-
cation xfont pas ete sans modilfier profondement le caractere general