DIX.
NEUVIEME
SIECLE.
prend Pattitude de 1a commune bourgeoise devant le seigneur :
comme elle, il se syndique pour 1a defense de ses droits et, au
besoin, pour 1a resistance.
Aujourdhui entierement disparu, le compagnonnage a fait grand
bruit durant 1a premiere periode du siecle, reforme, du reste, aux
approches de 1840, par un travailleur a Pesprit ingenieux, le citoyen
Agricol Perdiguier. Bientöt les enfkznts de Salonwrz, les enfazzts
de maitre Jacques, les enfants du päre Soubise ainsi appeles
(Papres les noms des pretendus fondateurs auront disparu du
Souvenir des generations presentes; bientöt 011 ne saura plus que
les tailleurs de pierre etaient des loupsu, les eharpentiers des
renards de liberte", les menuisiers et les serruriers des gcwots;
chaque societe ayant ses classes, ses afiilies, ses aspirants, ses reglo-
ments particuliers, 1a plupart, jusqu'au m0n1en1;_ de 1a reforme
Perdiguier vivant e11 etat constant de rivalite et se livrant sou-
vent des combats sanglants pour 1a possession du travail, dans une
localite, a m0i11s que, plus pacifiques, elles ne se fussent au lurea-
lable entendues pour 1a confection d'un clzef-dkvuvre, 1e vainqueur
CXPU1SEIH1I alors de droit ses concurrents.
Avec
idcäes
solidariteä ,
EIVGC
coutumes
revätues
(Pulle
certaine allure mystique, avec sa c( maison u) oü 1a societe lege, mange,
tient ses assemblecs, avec sa a mere n, avec son Systeme (Pembau-
chage, avec son topage, fagon dont les compagnons se frappaient
la rnain en eigne de reconnaissance, le compagnonnage apparait
au XIXC siecle comme une sorte de chevalerie ouvriere. Qlfils soielmt
en cortege autour du chef-dbeuvre, ou qu'ils accomplissent, sac au
des, leur tour de France, tous ces a laays a) ont des rubans au cha-
peau, sur Pepaule, au cou ou ä 1a boutonniere; tous portent des
Cannes, courtes 0u longues, qui, aux jours de ceremonies, se pareront
egalement de fanfreluches; tous se suspendent en boucles dbreilles,
ces multiples attributs, Pequerre et le compas, le fer ä cheval, le
martelet ou 1a raclette. Et c'est ainsi quails se font 1a conduite, qu'ils
celebrent leur fete patronale, qlfils accompagnent les morts ä leur
derniero demeure.