JNYEUVIEINIE
"SIECLE.
marchands de bronze du Marais et des boulevards. On raconte que,
lorsqubn eut eonnaissanee, a Paris, de 1a gravite de S011 etat, les ache-
teurs se preeipiterent en foule ehez ces marchands, pour avoir en
toute hate une copie de Toeuvre de 1a prineesse. Et parmi ces aehe-
teurs empresses, 11 y en avait qui demandaient anxieusenlent des nou-
ve11es de Marie d'Or-Maus, et qui emportaient 1a statuette, en ver-
sant des larmes. a) L0rsqu'e11e mourut, jeune tige secouee par le
vent, ee ne fut pas un deuil pour 1a fan1i11e royale seulement; 1a France
entiere pleura. Et, fait significatif, en ee milieu bourgeois si peu
fait pour dexrelopper les intelligenees, toutes ses soeurs, suivant son
exemple, manifesterent des goüts artistiques que sut habilement di-
riger Ary Scheffer.
Si les fetes ne furent pas tres nolnbreuses sous eette nlonarehie
de Juillet ou 1'011 menait surtout Pexistenee tranquille et eonfortable
de 1a vie de Chateau, cependant quelques eerelnonies, quelques eve-
nenlents donnerent un peu plus (Teclat aux grands speetacles ofiiciels.
Telles les fetes de Fontainebleau et de Versailles pour le mariage du
due d'Or1eans avee 1a larineesse Helene de Mecklernbourg; eavaleades
et carrosses, banquets et quadrilles, dont le bruit retentit dans toute
l'Europe, dernier echo des passions de 1a France guerriere et ehe-
valeresque melangee aux artistes et aux ecrivains qui devaient
constituer 1a France nouvelle. Te11es egalenlent les reeeptions de
1a reine Victoria, 1a jeune souveraine surnommee alors, non sans
raison, 1a Rose düngleterre et pour laquelle Louis-Philippe devait
avoir des attentions partieu1ieren1e11t delicates.
De Pesprit, du sceptieisnle, de 1a verve, de 1a gaiete, le besoin des
coudees franches, ainsi peuvent se caraeteriser les prinees de 1a
dynastie d'Or1eans dans leurs idees et dans leurs habitudes. Quant
au 110i 1ui-n1en1e,V0n ne saurait mieux Yanalyser qu'en disant le
mot est d'Ary Seheffer qu'i111t de l'histoire avee les gardes natio-
naux. Tel il cornlnenga en 1830 , tel i1 iinit en 1848, peur ne pas avoir
voulu, contrairenlent a son predeeesseur, interpreter 1a charte.
Voici 1848. Plus de Cour, de banales recelations c11ez les ei-
toyens Lamartine, Ledru-Bollin, Arlnand Marrast et autres membres