DE
LA
ATURE
CARIC
BHJDERNE.
peintre, ne font pas froid, et si la misere lui a donne
de la philosophie, cc sera toujours une philosophie
qui sent l'esprit de coulisses.
On ne saurait continuer plus longtemps ce pa-
rallele entre Daumier, dont la force principale est
dans la realite, et Gavarni, qui apporte tant de com-
position dans ses legendes. Et un ami du peintre a
en recueillant toutes ces lcgendes dans un volume
qui eut pu siappeler liEsprit de Gavarml. Petites
scenes a la Carmontelle, proverbes en deux phrases,
quelquefois en un mot, au-dessus desquels les per-
sonnages se presentent comme des acteurs pour
donner du relief au dialogue, aimable association
qu'il serait delicat de rompre.
Je regarde avec attention les dessins de Gavarni,
alors qu'une teinte de misanthropie nlest pas atta-
chee aux propos de Thomas Virelocque. La bassesse,
la laideur, la pauvrete de quelques-uns des person-
nages de cette longue comedie sont traitees legerc-
ment, comme si liartiste craignait (Feffaroucher son
public par un triste spectacle. Uelegance attachec
a son crayon embellit les vieilles gens et les pau-
vres, et je pense a Watteati qui eut etc fort: embar-
rasse de peindre des gueux.
Alasqzlfs P! visages,
1 vol.
Paris,
Pnulin, 1857.