112 HISTOlRE
compte au nombre des plus grands artistes contem-
porains.
Une excellente farce du Palais-Royal qui a pour
base la realite des moeurs, fut-elle recouverte de
mots saugrenus, compte plus dans l'avenir que les
itirades vertueuses des auteurs de ces ennuis bour-
geois appeles, on ne sait pourquoi, comädies par
Sans doute le goüt du populaeier ne conduit pas
a l'art, mais la cravate blanche a plis irreprochables
en est certainement plus eloignee. Le comedien
bancourt avec son theiitre de troisieme ordre nous
en apprend plus sur les moeurs de son temps que
le pleurnicheur La Chaussee.
baumier laissera un jour une de ces reputations
avec bien plus de force et de griffe; ear, de 1850
a 1852, il a esquisse un immense panorama ou
deiile la bourgeoisie, la force du moment, et au-
tour de cette laourgeoisie tous les personnages
marquants qui en sortirent.
C'est une muvre considerable qui demande des
semaines pour etre feuilletee consciencieusement;
mais ceux qui voudront bien oublier les improvisa-
tions foreees, les travaux a jours fixes, la represen-
tation des evenements du jour et moine les vulga-
rites, ceux-la trouveront dans l'oeuvre de Daumier
une serenite et une rare puissance, l'amour de la