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IHSTOIH
A HHLÄT 1' 1'.
BERNE.
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Encore une fois, je reviens a Goya pour essayer
de rendre ma pensce. Les Cupriciav sont, pour la
[ilupart, des satires des granils personnages de la
cour de Charles IV. Au bas sont des lügendes espa-
gnoles. Ces evenements de 1786, peu interessants,
n'ont pas laisse de vives traces dans l'histoire; les
personnages auxquels l'artiste fait allusion, je ne
les connais pas ; je vois des legendes espagnoles sans
les comprendre. J'ecris en 1864, et ces eaux-fortes
ont fait la joie des curieux de la fin du dix-huitieme
siecle. Comment des actualites, de mediocres ove-
nements, la silhouette de courtisans dont j'ignore
le nom, peuvent-ils nfinteresser? Comment ce qui
fut les chers Caprices de la duchesse d'Albe con-
serve-t-il aujourd'hui son essence humoristique?
C'est le propre des hommes de genie que de nous
intcresser a des transparences (l'ombre, des traits
spirituels de pointe, un tour particulier du crayon,
unjeu de lumiere imprevu, un fantastique graphi-
que qui t'ont que grandeur, force, style, tournure,
mouvement, comique et caricature vivent (le leur
propre fonds et n'appartiennent a aucun pays ni
a aucune civilisation.
hlalgre certaines ohscurites, tantiquitc nous ap-
parait tortc et satirique dans 'Sophocle et Aristo-
phane. Une composition de Iärcughel le Drolc,
quoique le sens mien echappc, n'en reste pas