HISTOIRE
par Mena; il düsirzn faire ma cqnnaissance ; je lui
rendis donc visilc. Il lui plaisait, in lloccusion, dTtre
grossier; mais, quand on Tülait autant que lui, il
devenait fort iraitable. Dans le cours de la conver-
sation, il voulut. me l'aire un sermon sur Werther,
el me mettre sur la conscience (l'avoir, par
ce livre, coiiiluit, les hommes au suicide. Wer-
Ilwr, dit-il, est un livre tout a fait. immoral,
tout a l'ait (lüt11l1tlblt?._- Halte-la! nfecriai-je; si
vous parlez ainsi contre le pauvre Werllzer,
quel ton prendrez-vous contre les grands (le
cette terre, qui, dans une seule expedition, en-
voient en campagne cent nulle hommes, sur les-
quels quatrc-vingl. mille se massacrent et stexcitent
mutuellement au meurtre, a l'incendie et au pil-
lage ? Apres de pareilles horreurs, vous remerciez
Dieu et vous chantez un Te Deum ! Et puis, qllllllti
par vos sermons sur les peines epouvantables (le
Venter, vous tourmenlez tellement les aines faibles
de vos paroisses qu'elles en perdent l'esprit et finis-
sent leur miserable vie dansdes maisons
ou bien, lorsque, par tant de vos doctrines ortho-
doxes, insoulenables devant la raison, vous somez
dans les {unes des ehretiens qui vous ecoutent le
germe pernicieux du doute, de telle sorte que ces
aimes, melange. de faiblesse et de force, se perdent
dans un labyrinthe dont la mort seuleleur ouvre lu