DE
CARICATURE
ANTIQUE.
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Je cherche surtout, dans ces grosses tetes plan-
tees sur de petits corps, l'intention satirique. Le
broyeur de couleurs, les amis du peintre, Foie,
sont de simples delails de moeurs; au comique,
appartiennent le peintre, son eleve et le mo-
dele. Le rapin montre la curiosite de llenfant,
plus occupe de ce qui se passe autour de lui que
de la peinture qu'on lui enseigne peut-etre du-
rement. L'homme qui pose est un badaud , plein
cfetonnement pour un artiste dont chaque coup
de pinceau amene un trait de ressemblance;
il fera tout 51 l'heure quelques bourgeoises ob-
servations que semble annoncer la bouche pin-
cee du peintre, assis devant son chevalet avec le
recueillement d'un general se preparanl a la ba-
taille.
a Peintre et morlele ne sont que des pygmees,
a-t-on dit a propos de cette peinture. .N'y a-t-il pas-
la comme une intention ironique dans la pensee de
Partisle, une allztsion (t la ddcaclence de l'art? Les
peintres de Pepoque de Pline pouvaient s'avouer a
eux-meules qu'ils netaient que des nains auprcs
des geants de l'art. n
Non, repondrai-je, il niy a pas düzllusion dans
cette peinture comique. Non, certainement, les
artistes du vivant de Pline, et l'auteur de cette
fresque en particulier, nlont pu songer a peindre un
symbole ineprisant pour leur epoque. Les habiles
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