DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE.
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vrai; mais ceci est le cote purement materiel de la
caricature. Si elle grossit seulement quelques de-
tails a la loupe, comme il est arrive quelquefois de
nos jours, la caricature devient un monstrueux
et bete microscope.
Le caricaturiste doit atteindre et montrer le
moral a travers le physique. Slil nlest pas emu ou
indigne en prenant ses crayons, elest un trisle ou-
vrier qui accomplit un triste metier.
Un Anglais, dont je regrette de -ne pas savoir le
nom, a ecrit cette pensee si juste: a Que veulent
donc dire les lahilosophes qui ont representis l'ironie
comme une Llegenerescenre de l'aime, comme une
faiblesse ou une bassesse? La risee que provoque
Prospect du laid et (le Fiyneble est encore un hmnmagje
rendu ä la noblesse et ä la beaute. n
On ne s'entendre jamais sur cette question de la
representation de la laideur, pas plus. qu'on ne s'en-
tend sur la realite, pas plus qu'on ne s'entend sur
la morale dans l'art : mots abstraits qui servent
merveilleusement aux esprits ennemis de toute
forme nouvelle, de tout effort, de toute recherche.
J'en reviens il Pline, dont je cite quelques pas-
sages relalifs aux peintres et aux sculpteurs voues
ä la realite
Nicias sculplait plus volontiers les chiens qug
les hommes. Cralinus a peint des comddiens ä Alhü-
nes, dans le Pompion. Eudore s'est fait remarquer