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HISTOIRE
une üpoque adonnüc au culte du Veau cPor?La cari-
calure.
Qui, par une indication brizvc et cruelle, indique
les chätiments räservbs aux opprcsseurs d'une na-
tion? La caricature.
Aristote n'a pas compris ce role de la carica-
ture; d'autres Pont compris. Aussi ont-ils invente
contre elle toutes sortes de chaines et de laäillons.
Rien n'y fait. La caricature ne meurt pas. On la
proscrit dans un pays, elle se transporte ddIlS le pays
voisin, et les chaines dont on la charge, le bziillon
qulon lui impose la rendent. encore plus äpre et plus
significative.
Il y a des regnes qui resteront meprises par le
burin d'un artiste inconnu, car ce ne sont pas
les portraits de peintres officiels que l'avenir con-
sulte.
Un honnele homme, au coeur pur, a Pame droite,
a la conscience vibrante, ne se doute gucrc de la
porlec de son crayon; mais sa main agile, qui en-
fante rapidement des (Jeuvres en apparence ephe-
meres, exprime a jamais les coiiwres, les railleries
et la vengeance d'un peuple plein de haine pou?
son souverain.
Voilil ce qrfAristole näa pas "Vu.
Un grand naturaliste comprenait mieux la satire,
Cuvier, qui a sbublinil. souvent (levant les cari;
calures publiquement exposees, et considerait ces