DE
LA
ARICATURE.
ANTIQUE.
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tion de la laideur et de la difforinite, abaissait, sui-
vant lui, les esprits.
Parfinlluence morale qu'Aristote semble deman-
der aux statuaires et aux peintres, nous compre-
nons le but des philosophes de Fantiquite voulant
faire des artistes des etres enseignants.
Suivant Platon, la noblesse et la beaute des for-
mes etaient un enseignement, these reprise plus
d'une fois par les philosophes et par les psycholo-
gistes.
Je ne peux qdeffleurer en passant ces theories ;
mais Aristote, preoceupe de llidee du beau absolu,
meconnait la portee de la caricature. Ce penseur,
plonge dans des abstractions philosophiques, me-
prisait, comme futile, un art qui, pourtant, venge
"le peuple de ses tyrans et traduit par un crayon
satirique les pensees de la lfoule.
Qui peindra les vieillards libidineux, les egoistes,
les avares, les gourmands, les lüches? La carica-
ture.
Qui montrera
caricature.
les
bassesses
des
courtisans?
La
Qui s'attaque
caricature.
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des gens
"la sottise
La
(La
rgen
t0
Qui, dtun trait de crayon, bafoue les puissants
et enleva, pour montrer leurs petitcsses, les riches
oripcaux qui les; recouvrent? La caricature.
Qui chätieru, en une suite de feuillets improvises,
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