DE
IIA
CARICATURE
ANTIQUE.
voilee, exprime plus clairement ses aspirations a
la joie que dans les pays sans ombre, devores par
les rayons d'un brülant soleil. On dirait que l'habi-
tant du Nord, pour ne pas etre etouffe par les brouil-
lards epais, pores du spleen, faiteffort sur lui-meme
et s'impose la tache de se divertir aux depens de
ceux qui l'entourent 1.
Dans ces pays d'ardente lumiere, nulle trace
de comique n'apparait sur les sculptures pha-
raoniques. Toutefois il est un dieu ventru et
lippu, nain apoplectique et fantoche, dont la pre-
tentieuse gravite provoque le sourire; c'est le dieu
Bäs, qui a ete sculpte quelquefois brandissant
son epee, quelquefois frappant avec rage des cym-
bales l'une contre llaulre, tirant de l'arc ou dan-
snnt.
Suivant les archeologues, il representait ä la
l'ais la guerre et la danse. a Le second caractere
du dieu, dit M. de Rouge, conservateur du musee
egyptien du Louvre, le montre comme se plaisant
in la danse et au jeu des instruments. J)
C'est d'apres ce caractere qu'il est bon dkätudior
1 Les Anglais en sont une preuve. Leur plaisanterie est gros-
siere, enorme et voulue; pour mieux accuser le rire des acteurs,
ils leur fendent artificiellement, par une epaisse couche de ver-
millon, la bouche jusqu'aux oreilles. Les fragments postiches que
les clowns s'ajustent sur le visage, comme les mimes antiques S'en
ndnptaient ä certaines parties du corps, font que les Anglais se rap-
prochent de plus pres que nous du grotesque antique-
2. Q