DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE,
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Que ferais-je des bras du singe? se demandait
le ceramiste gaulois.
Il les croisait. Quand il etaitfatigue de croiser les
bras des singes, il s'appliquait a combiner des mou-
vements simples qui n'allassent point contre les lois
de ses moules naifs. TFant bien que mai, l'ouvrier
ajustait un des bras du singe sur le coeur comme un
orateur parlant de a son pays a la Chambre ; n ou il
appuyait le menton de l'animal dans le creux de sa
patte, en faisant un philosophe grave; ou, ia main
sur les yeux, il donnait l'image d'un predicaleup
qui se recueille.
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Et dejä ce singe qui se recueille offrait, rien que
par le renversement de sa nature, quelque chose de
plaisant, si toutefois le comique fut poursuivi par le
modeleur.
Entre autres figurines trouvees dans les tom-
beaux gallo-romains, on remarque des eolomlires;
production dans un album de soixante-treize planches, et cette
exception meme, appliquee 51 une deesse, donne 51 croire quäun
ceramiste chercha un moyen extraordinaire pour tirer dc ce moule
51 deux pieces une figure consacree.