DE
L A
CARICATURE
ANTIQUE.
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lcs grands, de pitiü pour les faibles, qui font de la
caricature un art chrätien.
Christianisme et caricature, ces deux mols sem-
hlent jurer.
Quelle est la doctrine qui, rappelant l'homme a
sa misere, lui montrait son humilite, lui faisait
prendre en pitie grandeur, fortune, beaute, et lui
criait sans cesse que son corps forme de poussiere
devait retourner en poussiere? Et quel art depouilla
l'homme de ses vains ornements, et se plut a mettre
en saillie par Pexageration sa bassesse, ses vices, ses
passions? La caricature, servant a son insu la doc-
trine chrelienne.
La caricature devint une arme que tour a tour
chaque parti employa. Ce fut quelquefois une arme
utile, quelquefois une arme dangereuse, qui fait
comprendre la repugnance de Goethe pour Pegrati-
gnure inutile, la raillerie irretlechie, le sarcasme
mince et cruel, d'accord quelquefois avec les dela-
tours et les bourreaux.
Sous le rogne dääuguste, Jesus apparut tout ä
coup, simple, noble, majestueux. Et on prcssentit
quel rolc l'inconnu allait jouer dans llhumanito. Il
elait vaincu, et il ne fut pas epargne, car ses enne-
mis sentaient quluucunc force ne pouvait brider sa
parole victorieuse. lldisaitä ceux qui Pentouraient:
a Aimez-vous les uns les autres. n Et on le Con-
(lülnfla, mais on ne put condamner sa doctrine,