DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE.
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a Une bonne caricature contre Ciceron, Cesar ou
Marc-Antoine, si le hasard en faisait retrouver une
dans les fouilles cPHerculanum, nous dirait pour-
quoi et comment on se moquait alors de ces grands
personnages; nous retrouverions les emotions con-
temporaines, nous pourrions nous remettre, si
j'ose le dire, au niveau des interets, des folies et
des passions d'autrefois. L'histoire, telle quion
lecrit ordinairement, n'est pas vivante. Dans la
caricature, non-seulement elle vit, mais elle a cette
existence intense, rude et mauvaise que donnent
les passionsi.
On n'a dccouvert jusquiici en Italie de caricatures
ni contre Ciceron, ni contre Cesar, ni contre Marc-
Antoine. On a retrouve la caricature d'une figure
bien plus considerable, de la figure de a Celui que
nulle parole ne peut faire comprendre. n Et comme
on mesure les palais a l'ombre qu'ils repandent,
tout homme est juge grand qui traine apres lui des
legions de negateurs, de gens hostiles, d'esprits bas
qui se remuent, siattroupcnt, siepaississent ct font
repoussoir a son genie.
a Au triomphe de Paul-Emile, les brocardeurs
qui suivaient ordinairement le char süxppretaientä
egayer de leurs lazzis la marelle flH COHSUI; mais
quand apparut, revetu de la pourpre, le vainqueur
London and Welsoninsler Ilevieuf