DE
L A
CARICATURE
ANTIQUE.
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Ce fut cet espritde reformateur qui dechaina tant
d'ennemis contre le philosophe ; avec Aristophane
tous les poetes comiques criblerent Soerate de rail-
leries. Ce bonhommeRichard qui ne parlait que par
apologues, ce paysan du Danube qui, par la llilmllltl-
rite de ses comparaisons, plaisait tant aux cordon-
niers et aux harengeres, ne put se couvrir de sa
popularite pour echapper aux sarcasmes du thea-
tre. Qu'on slimagine un Dupin lmrlaut de culture
ou (Yepargne a ses compatriotes les paysans de la
Nievre, et revenant avec ses gros souliers a la ville
ou llattendent les malices des caricaturistes.
Tcxplique par le respect des uns, les railleries
des autres cousues aux projets de reforme de So-
crate, les masques symboliques et satiriques que
Pautiquite nous a laisses du philosophe.
Ainsi que pour tous les grands esprits la face
de Socrate donnait prise a la curiositc publique,
memc a la charge, temoin le portrait du philoso-
phe que fait Alcibiade dans le Banquet de Platon:
a Je dis d'abord que Socrate ressemble tout a fait
a ces Silenes qu'on volt exposes dans les ateliers
des statuaires... Je dis ensuite que Soerate res-
semble parliculieremeut au satyre Marsyas. Quant
t1 Pexterieur, Socrate, tu ne disconviendras pas de
la ressemblance. n
On a trouve de nombreuses pierres gravees dont
le sens est indecis. Ce sont des juxtapositions de