DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE,
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Panofka lui-mäme, dans son curieux mämoire des
Parodies et Caricatures antiques, tombe parfois dans
le däfaut commun ä quelques archäologues qui sem-
blent craindre le fait et exäcutent autour de ce fait
mille variations caprieuses dans
rait Pidäe de l'artiste.
lesquelles
dispa-
a Quant a ce qui a trait a la mythologie heroique,
Suetone parle dans la Vie de 'l'ibere d'une peinture
souverainement impudique de Parrhasius, dans la-
quelle Atalante (are morigeratur) s'abandonne entie-
rement a Meleagre. L'empereur Tibere avait recu
cette peinture par legs, a la condition que s'il se
scandalisait du sujet, il devait recevoir en echange
cent mille sesterces ; or, non-seulement Tiberepre-
fera la peinture, mais encore il la fit placer dans sa
chambre a coucher. On nia regarde jusqu'ici cette
peinture que comme une extravagante volupte,sans
rellechir combien on offensait par la le genie de
Parrhasius. Car s'il ne se füt agi que de representer
cette action ohscene, pourquoi Parrhasius n'aurait-il
pas profere choisir Venus et Adonis, Persee et An-
dromede, Alphee et Arethuse, sans parler d'autres?
Celte peinture a donc dü etre inspiree par une autre
idee spirituelle qui excuse en quelque sorte la scene
obscene, de maniere qu'elle ne se presente plus a
nous seulement comme un tableau purement impu-
dique, mais encore comme une piquante caricature.
Nous en serons aussitüt convaincu, si nous nous
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