DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE.
1923
fut en vain. Comme je määtais couche sur le dos, je
trouvai mes bras et mes jambes attaches ä la terre
(le Pun et de l'autre cote, et mes cheveux, qui
etaient longs et epais, attaches de meme. Je trouvai
aussi plusieurs ligatures tres-minces qui entou-
raient mon corps, depuis mes aisselles jusqu? mes
cuisses.
a Je ne pouvais regarder que le ciel; le soleil
coininencait a etre fort chaud, et sa grande clarte
me fatiguait les yeux. Ientendis un bruit confus
autour de moi; mais dans la posture ou jletais, je
ne pouvais, je le repete, voir que le ciel. Bientot
je sentis remuer quelque chose sur ma jambe gau-
che, et ces objets avaneant doucement sur ma poi-
trine, monter jusqula n1on menton. Dirigeant comme
je le pus ma vue de ce cote, jlapereus une creature
humaine, haute tout au plus de six pouces, tenant
a la main un arc et une lleche, et portant un car-
quois sur le dos. J'en vis en Ineme temps au moins
quarante autres de la meme espece qui le suivaient.
Dans ma surprise, je jetais de tels cris que tous ces
petits etres se retirerent saisis de peur; et il y en
eut meme quelques-uns, comme je l'ai appris en-
suite, qui furent dangereusement blesses par les
chutes qu'ils firent en se precipitant a terre. n
Gulliver s'etant remue, a ces insectes humains
prirent la fuite avant, dit-il, que je pusse les tou-
cher, et pousseront des cris lites-aigus. Et aussilot