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HISTOIRE
lecture, reve a un singe, batit une theorie, court
sa laibliotheque, feuillette un dictionnaire a l'ar-
ticle SINGE, redige son texte, le bourre de notes,
appelle a son aide Varus, Philostrate, les deux
Pline, Ilomere, Aristote, Slrabon, Photius, Hero-
dote, Juvexial, Ctesias, fouille les volumineux me-
moires de l'Acade1nie des inscriptions, et, fier de
sa decouverte de singes, s'endort la conscience en
paix.
Un autre, a propos des peintures de Pygmees, y
retrouve l'origine des Chinois. Buonarotti (Agipeizdix
a Derrijisfer) est Pauteur de cette interpretation :
a Quelques plantes de ce petit tableau paraissent
appartenir au sol de lillgypte, a dit-il. Mais Buona-
rolti ne trouvant pas que les constructions et les
chapeaux de ces petits personnages aient de rap-
ports avec l'architecture et les coiffures de l'antique
Egypte, en conclut que ces details appartiennent
au style Chinois. Donc, suivant lui, les Chinois ont
etc Egyptiens.
illon but, en reproduisant ces singuliers com-
mentaires, n'est pas de railler des archeologues de
profession, mais de signaler combien liexces dans
les recherches peut conduire a la bizarrerie.
Plus curieux querudit, j'ai trop diavantages sur
le savant qui, se piquant de savoir, doit prouver sa
science et ne rester jamais a court dtexplieations.
Un archeologue qui ne donnerait pas immediate-