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HISTOIRE
Les a comptes de la Cigoigne n ne sont pas a de-
daigner. N'ont-ils pas valu a la France duidix-
septieme siecle un de ses plus beaux livres, les
Contes de la märe FOie? Qu'il siagisse de cigognes
ou de grues, ces croyances antiques sont le premier
chainon des traditions populaires qui commencent
aux Pygmees decrits par llomerc, pour aboutir,
comme on le verra plus tard, au chef-d'oeuvre de
Swift.
Les Pygmees etaient donc, d'apres Pline, de pau-
vres nains protegeant les sernailles contre les grues.
Et ici, quion, me permette d'indiquer hrievement les
analogies des traditions populaires du monde ancien
et du monde moderne. Les peuples agriculteurs ou
mineurs, les hommes qui attaquent la terre en
dessus ou en dessous, ont tous des croyances ana-
logues. Les Kobolcl de TAÜcmagne, les nains des
freres Grimrn, les Berggeist, les Bergmännlein ou
petits hommes des montagnes de la Silesie, les
Sothays du pays wallon sont les propres parents des
Pygmees antiques. Peu de legendes germaniques ou
les Kobold ne jouent un rülc; peu de maisons de
Pompei et ddflerculanum ou ne soient retraces les
exploits des Pygmees. Aussi Tichsbein commet-il
une erreur dans la note suivante, tiree de son Re-
cueil des vases arttiqztes : a Les anciens, dit-il, don-
naient souvent des formes singulieres aux vases qui
leur servaient a hoire.'Un, entre autres, offre a la