DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE.
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Pline recueillit toutes les croyances populaires
des naturalistes de la Gräce et les donna särieuse-
ment : a Cela est certain, dit-il (non exspuere).
Parlant avec une foi robuste des hommes ä tetes
de chien, de la nation des Astomes (sans bouche),
des Thibiens qu'on reconnait a parce qu'ils ont dans
un oeil une pupille double et dans l'autre une ef-
figie de cheval, n Pline ne pouvait manquer de
sünteresser-a ces fantastiques Pygmees:
a Au delä, dit-il, a Fextremite des montagnes
(de Plnde), on parle des lrispithames et des
Pygmees, qui niont pas plus de trois spithames de
haut, dest-a-dire vingt-sept pouces. Ils ont un ciel
salubre, un printemps perpeluel, dcfendus qu'ils
sont par les montagnes contre l'Aquil0n. llo-
mere rapporte de son cote que les grues leur font
la guerre. On dit que, portes sur le dos de beliers
et de chevres, ct armes de flcches, les Pygmees
descendent tous ensemble au printemps sur le bord
de la mer, et mangent les oeufs et les petits (le ces
oiseaux; que cette expedition dure trois mois; quiau-
comme les poütes, sans adoucissement, sans restriction; et eux, qui
soulagent si souvent les mythologucs, quand il s'agit de famffHeP
quelque ancienne fiction ä un sens raisonnable, ne servent ici qu'il
augmenter leur embarras. En effet, Clesias, Nonnosus, Pline, S0-
lin, Pomponius-Mela, Basilis dans Athenee, Onesicrite, Arislee,
Isogonus de Nicee et Egesias dans Aulu-Gellc, meme les Peres de
l'EgliSe, Saint Angustin, saint Jerome, tous sont d'accord sur l'exis-
tence des Pygmees, sur leur petite taille et sur leurs combats avec
les grues.