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HISTOIRE
faudrait chercher le sosie du dieu antique; j'ai
nomme plus haut Karakeuz, le bouffon de Constan_
tinople et d'Alger, dont malheureusement les voya-
geurs ont neglige däätudier le caractere. Un jour
viendra sans doute ou, dessine par un crayon pru-
dent, Karakeuz pourra montrer les singuliers de-
tours que suit le comique, les germes que laisse
chez un peuple l'esprit de conquete, et les analogies
(Pidees et d'attributs qui se dissimulent sous les
habits et le langage d'un pays etranger.
On ne saurait avoir la pretention dans un cha-
pitre si restreint de donner un historique complet
des idees antiques relatives au phallus, d'autant
plus qu'elles sont de differente nature, il la fois
religieuses, liceneieuses et satiriques.
Herodote et saint Augustin font mention de scenes
du culte theophallique, qui ne laissent aucun doute
sur la gravite des mysteres que celebraient les
pretres. Il est reste trace des gihallica, sortes de
chansons qui se chantaient dans les bacchanales.
Voila pour le culte.
Le culte conduisit a Fobseenite.
On lit dans les ouvrages d'Arnobe, de Clement
dülexandrio et de Pline, que les artistes sculptaient
ou peignaient des Venus, des satyres et des scenes
amoureuses pour repondre aux goüts des gens riches
et de moeurs desordonnees. Dans la plupart de ces
tableaux Priape etalait ses nudites sans vergogne,