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HISTOIRE
dix-huitieme siecle il compilait, traduisait a la fois
pour les romans a quatre sous et pour la maison
Didot, ne demandait 51 sa plume ni fortune ni gloire,
vivait philosophiquement, se contentant de liberte
et dtun maigre gage. Il slappelait Barre; personne
ne connait son nom, ses travaux ne font pas auto-
rite. On doit cependant a cet humble ecrivain la
reelle signification de Priape, qu'il a peint dans une
page pleine de mouvement :
a Le nombre des statues et des figures de Priape
que produisent les fouilles est tres-considerable; et
lion peut juger facilement de la quantite d'Hermes
de cette espece, soit de pierre, soit de bois, que lion
devait rencontrer dans les campagnes dtltalie, par
la seule inspection du recueil des Priapees. Quelle
prodigieuse variete d'inscriptions, toutes destinees
a faire gravees sur le socle de la statue du dieu des
jardins, et la plupart placees dans sa bouche meme!
Quelle abondance, quelle verve d'injures et dtim-
precations contre laudacieux qui bravera ses de-
fensesl Quelquefois il prie, souvent il menace. Ici
il s'enorgueillit de ses armes : Pallas, Phoebus,
Alcide et ltAmour ont bien les leurs! la, de sa
Lampsaque qui certes vaut bien Dodone, et Samos,
et Mycene. Plus loin il se vante de n,etre point un
dieu rigide; ohI non, on peut Papproclier sans
etrc pur, nigrä fornicis oblitus favillä! Puis il etale
ses bonnes fortunes, et celles qu'il a eues, et