DE LA CARICATURE ANTIQUE. 141
vais lui immoler une belle chevrc slil defere a ma
priere. Si j'obtiens ce que je demande, je veux lui
offrir un triple sacrifice. Oui, je sacritierai une
genisse, un bouc aux longs poils, et un agneau
que je garde au bercail. Daigne le dieu irfetrc
propice! n '
Ainsi parle Theocrite, plein dlindulgencc pour le
dieu qulil rend presque poelique. ,
Satyrus et Archias ont peint egalement un Priape
modeste, secourable, protecteur des ports et se con-
tentant des plus simples hommages ;
a Moi, humble et petit Priape, j'habite une
jetee que la mer baigne de ses Flots, et jamais les
mouettes n'ont eu peur de moi; avec une {me
pointue et sans pieds, je suis tel que, sur une
plage solitaire, pouvaient me sculpter de pauvres
pecheurs. n
Quand ils avaient fait un bon coup de iilet, les
pecheurs reconnaissants consacraient a Priape une "
table de hetre, un banc rustique de romarin et
une coupe de verre, afin que le dieu put tranquil-
lement se desalterer en face des eaux bleues du
golfe. (Yetaient de modestes hommages, miais Ifriape
les recevait avec joie de la main de ces pieux et
braves gens. Et pourtant tous näätaient pas si re-
connaissants.
Une epigramme votive de MCClLIS Quintus nous
zipprend la coquinerie d'un pecheur : l