HISTOIRE
DE
CARICATURE
ANTIQUE.
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fon, qui tout de suite mettait les dames en belle
humeur.
Priape est mal connu, les erudits ayant craint
(Petudier les choquants attributs d'un dieu, qui,
loin de les dissimuler, s'en enorgueillit, appelle
llattcntien sur eux et les chante en vers licen-
suite
mettait
les
dames
CH
belle
cieux. Aussi la langue frangaise nia-t-clle pu re-
cueillir lcs propos sales de Priape qulen les recou-
vrant du masque latin, et encore quelquefois il a
fallu attacher le masque grec par-dessus le premier,
tant le deguisement ctait leger.
J'entreprends de detacher un cordon de ce masque
pour les curieux de notre epoque qui ne sont pas
inities, comme nos peres, aux gaillardises grecques
et latines; mais jkipporterai dans cette tache deli-
cate toute la prudence nccessaire.
Priape fut d'abord bien traite par les poütes pasto-
raux de Panliquite; il semble presqu'aussi inno-
rent- que Pan. Une epigramme votive de Crinagoras
Passimile au dieu Pan, les offrandes sont partagees
entre les deux; ct si plus tard la personnalite du
dieu tourna au grotesque, on ne saurait cn accuser
les poätes naturalistes qui, pleins de sympathie
pour cette pauvre statue de bois dont souvent la
tete disparaissait au milieu des roseaux, chantaient
lllumilite du patron des pcclleurs, se contentant
de modestes hommages.
Une greve aride, des mouettes quivolent en rasant