DE
LA
CARICATURE
ANTIQUE.
115
Ainsi se trouve dbmontrsäe l'importance de la
ricature.
C11-
Voilä une petite figure de bronze perdue dans un
musee de province; en apparence ce n'est rien,
jusquü ce qulun erudit juge qu'elle'peut elre la re-
presentation de l'empereur Caraealla.
A ce propos la memoire d'un cruel tyran est
remise en Iumiere par la science archeologique;
ses crimes sont i-ludies il nouveau. Il a avance la
mort de son pere. Il a poignarde son frere Geta dans
les liras de sa more. Il a fait mettre ii mort tous-les
amis de son frere. Il ordonne le pillage de la ville
dtAlexandrie pour quelques plaisanteries. Il fait em-
poisonner son favori F estus. Il prend les surnoms de
calla, penelrant dans les maisons, Ilrenl main liasse sur tous ceux
qu'ils rencontreront.
Les Alexandrins paraissent avoir etc de tout temps un peuple
lüger et plaisant. Voici un ;'_1it lire des Annales de Baronius, cile
par Tilleinonl dans son Histoire des Enrpereurs romains; ce fait
se passait sous Vespasien :
a Les Alexandrins prirent un fou, nomme Carabas, qui courait
les rues tout nu, le couvriront d'une nalle pour lui servir de colle
d'ar1nes, lui mirent un diademe de papier sur la lete et un brin
de roseau a la main. Apres l'avoir habille en roi, ils le mirent en
un lieu eleve, on chacun lui venait rendre ses respects, Plaider
devant lui, prendre ses ordres et faire tout ce que l'on fait aux
princes. D'autres, avec des bätons sur Fepaule au lieu de halle-
bardes, etaicnt aulonr de lui comme ses gardes, et tout le peuple,
en criant, l'appelait Maris, qui en syriaque signifie PÜÜÜC- 1'
Il est bon de remarquer que celle cereinonie burlesque ful- ima-
ginC-e pendant le sejour a Alexandrie d'Agrippa, 1'0i (165 JUifS, qui
venait de Rome et se rendait dans ses Etats.