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HISTOIRE
au nombre des extorsions de Caracalla. En somme,
l'artiste a voulu nous montrer ici un empereur di-
vinise, liberal pour ses soldats aux depcns de ses
autres sujets. n
llerodien et Dion Gassius ont donne des traits de
ce feroce empereur que le peuple detestait, mais que
l'ai-mec defendait. Le peuple l'avait surnomme Ta-
ramas, qui etait le nom dtun gladiateur, ignoble de
figure, petit de taille, a Pame basse et aux instincts
grossiers.
Meurtrier de son frere, gorgeant les soldats a
l'aide dlimpüts arbitraires qu'il prelevait sur ses
sujets, cruel jusquäi la ferocite dans la Gaule, fai-
sant massacrer 1a jeunesse d'Alexandrie pour se
venger de quelques satires contre lui etcontre sa
mere, Caracalla, execre et hai par les fils de ses
victimes, dut etrc caricature par les Alexandrinsi,
dont llerodien disait: a Ils paraissent naturellement
aimer la raillerie et dire habituellement des plai-
santeries, lancant sur les puissants beaucoup de
choses qui leur paraissent agrealales, mais penibles
pour ceux qui sont railles l. n
4 La preuve que la malignite nlwpargna pas Caracalla, c'est le
massacre düilexanflrie. Les historiens sont d'accord que, pour se
venger des rnilleries que le peuple de cette ville setait permises
sur son compte, il s'y rendit en grande pompe, lit semblant de
n'avoir eu aucune connaissance de ces plaisanteries, sacrilla aux
dieux du pays, et, une nuit, quand la ville etait plongce dans le
plus profond sommeil, le signal fut donne ct les soldats de Cara-