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ISTOIRE
DE
L A
CARICATURE
ANTIQUE.
Cet appendice rend les poätes intarissables; on croi-
rait lire des fragments d'un Tintamarre grec:
a Milon au long nez, dit Lucien, flaire parfaite-
ment le vin, mais il est lent a dire de quel cru il
arrive. Troisjours (raie ne lui suffiraient pas, vu la
longueur de son nez qui n'a pas moins de cent cou-
dees. 0 la belle trompe! quand Milon traverse un
fleuve, il y prend des poissons. l)
Une epigramme de Nicarque est encore plus hy-
perbolique :
a Je vois le nez de' ilienippe, et lui-meme ne doit
plus etre loin. Il arrivera, attendons seulement; car
j'estime qu'il ne doit pas etre a cinq stades de dis-
tance. Mais vois comme son nez avance. Si nous
etions sur une colline elevee, nous apereevrions
Menippe en personne.
A defaut de dessins sur ce sujet, c'est dans l'A1z-
thologie que je puise ces fragments comiques, ter-
mines par liepigramme d'un anonyme :
a Le nez de Castor est une pioche de terrassier,
une trompette s'il ronfle, une serpette pour la ven-
dange, une ancre de vaisseau, un soc de charrue,
un hamecon pour la peche, une fourchette de table,
un biseau de charpentier, une serpe de maraicher,
une hachette de magon, un marteau de porte co-
ehere. Ainsi Castor, qui porte un nez approprie a
toute sorte diusagcs, a obtenu du sort un instru-
ment utile. n