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DE
1JHAB1TAT1od:.
tcrres on ne voit jamais t0mber du ciel une g0utte d7eau.
L7atmosphere, toujours pure et seche, est legere et entres
tient la santcsE. Au solstice d7ete, les eaux du fleuve c0mmens
cent a g0nHer et leur niveau s7eleve graduellement jusqu7ä
llöquinoxe dlautomne, alors tout le Delta est inonde. Puls,
peu ä peu les eaux decroissent et le fleuve rentre dans son
lit. Le limon qu7il apporte ainsi cl1aque annee eleve success
sivement le Sol, empiete sur la mer et comble les etangs les
moins vastes. La vc5getation s7empare aussit6t de ces relais
et des nuees d,insectes s7cElevent dans l7air au fur et ä mesure
de l7abaissement des eaux. Ce pays est occupe par des
hommes d0ux, aux traits delicats, aux membres deliäs et
Hns. Leut peau est d7un blanc lcsEgerement teinte de bistre.
Leurs yeux et leurs cheveux sont d7un noir dl6bene. ces
hommes disent que leurs peres sont venus du nordsest dans
cette conträe, qui n7ätait alors qulune lagune, apres avoir
passe des deserts. Ils vivent dans des villages dont les mais
sons sont faites de limon et de roseaux et oböissent ä des
anciens qui, de pere en fils, reglent tous les usages j0urnas
liers, president ä tous les actes de la vie ainsi qu7aux gänz.
monies religieu5es.
ces administrateurs et regulateurs de toutes ch0ses ne
cultivent pas la terre, ne recueillent pas les fruits, n7exercent
aucun Etat; tout entiers ä leurs devoirs religieux et civils,
ils sont n0urris par la population, sur laquelle ils excrcent
un pouvoir absolu. O
Cellessci, bien que räduite a un Etat voisin de la servitude,
vivant de peu s0us ce beau climat, trouvant dans les produits
naturels du Sol ce qui sert ä la nourriture et au vEtement,
ne se plaint point de son Etat et ne fait nul effort pour le
modif1er.
ces hommes accueillent volontiers les etrangers, sans tous
tefois leur permettre de se meler ä aucun de leurs actes. Ils
se croiraient souilles ä leur contact, ne mangent ni ne boivent