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IslIsT0lRE
DE
L7HAB1TA11oN.
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Hugues, eher frere, reviens a toi, je t7aivenge; tu vis, nlests
ce pasP Que dirait notre mere Si je revenais seulP Gerard.,
doux ami., clest m0i, ton frere, regardesmoi. v
Le blesse rouvrit les yeux. sc AhI ta blessure est legere,
n7estsce pasP pp Doxi, qui etait un peu cl1irurgien, pansa
Gerard du mieux qu7il pur, on le l1issa sur sa monture et,
en le faisant soutenir par son ecuyer, tristement la troupe se
remit en marche.
cc Voilä., disait l7abbe, une mc5chante aventure et qui ne
nous pr0met rien de bon. Er cet autre chevalier qui a laisse
occire son compagnon sans faire 1nine de le sec0urir L Voilä
une mecl1ante aventurel v
Hugues, inquiet pour son frere, qui päle et sanglant se
soutenait ä peine sur son roussin, la rage au coeur dlavoir
ete ainsi attaque traitreusernent sur les terres du due, tandis
qu7il portait de lui un saufsconduit, avait hätte d7arriver.
Mais la troupe n7etait pas montee pour marcher vite et les
chemins de montagne etaient mauvais. Un secret pressentis
ment lui disait cependant qu7il fallait se heiter. sc Oui, mon
f1ls, disait l7abbe, il nous faut arriver promptement chez le
due. Ah I c7est une mechante aventure I I: Er le chemin pas
raissaitinterminable. L7abbe, sur les instances de Hugues,
se decida ä ne point s7arrSter ä Plombieres, ainsi qu7il en
avait en l7intention, mais ä se diriger par la traverse sur le
chäteau de Bellcfontaine ou le duc tenait alors sa c0ur.
Ce ne fut qu7assez tard que la troupe aperc;ut le donj0n de
cette rcEsidence. Aussit6t on envoya en avant un des ecuyers
les mieux montes pour annoncerl7arrivee de l7abbä de Cluny
et des deux jeunes vassaux.
Pöniblement, pendant une heute, gens et bestes gravirent
la voie qui mene ä la porte du chäteau. Les hommes de
garde etaient prevenus et on laissa la troupe entiere dansla
la baille. L7abbe avec quelques m0ines, les deux jeunes
chevaliers, leurs ecuyers, Epergos et Doxi, p6ncEtrerent seuls