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1JHABITAT10N.
bons roussins, faisaient partie de la troupe qui se composait
d7une douzaine de moines, l,abbe ä leur tSte, et d7une cins
quantaine de vassauX de l7abbaye armes, sans compter nos
deux compagnons.
Cela menait grand bruir sur le cl1emin et voyageait gaies
ment faisant quatre repas par jour. La chevaucl1ee passa
par Chälonssurssa6ne, par Beaune et Dijon. 0n couchait
dans les couvents et on partait de grand matin.
De Dijon, on alla äThilsChätel, Is6mcs, Cherlieu, Luxeuil
et F0ugerolles.
En sortant de Fougerolles le marin, pour traverser les
montagnes et se diriger sur Epinal, vers la troisieme heute
de marche, la troupe se croisa avec deux jeunes chevaliers
bien montes suivis de leurs ecuyers. Ces deux cavaliers pas
raissaient etre des pers0nnages de 11aute lignäe. Ayant
appris que l7abbe de Cluny etait lä, ils s7appr0chE:rent de
lui et se nommerent; aussit6t l7abbe les accola, ces deux
jeunes gcns cEtaient de sa parcnte et se rendaient ä la c0ur
du due de Lorraine qui les avait mandes afin de regler avec
eux quelques questions de succession, car ils etaient ses
vassaux.
Vers onZe heures, la troupe s7arrSta le long dlune prairie
en pente bordcEe d7un bois, pour laisser reposer les m0ntures
et se refaire.
Chacun mit pied ä terre et les provisions furent c5ta1ees sur
l7l1erbe fralcl1e. Llabbe et les deux jeunes chevaliers etaient
un peu ei l7ecart sous un arbre,Y quand tout ä coup deux
l1o1nmes armes, le heaume en täte et la lance au poing, Sorg
ti:ent du bois et s7arrätc3:rent ä distance.
sc QulestscelaP dir l7abbe; par les saints ap6tresl on ne va
pas en cl1asse avec pareil harnois. v
Les deux jeunes gens qui n7etaient p0int armes, sletaient
leves..Alors, droit vers eux, s7avanga un des deux l1ommes
dlarmes, la t6te couverte de son heaume dlacier et la lance